Vous prendrez bien un peu de pathos ? Non, merci.
Et surtout pas en tisane.
C’est le premier film sur la vie post attentats, bien.
Mais, placés sans échappatoire possible parmi les gentils, qu’avec des gentils, on manque d’air sous les grosses ficelles du scénario : une petite orpheline grassouillette (surnommée « mon p’tit lardon » par son oncle et que sa mère laisse se gaver de paris-brest), une autre mère anglaise absente qui va immanquablement surgir (c’est amené à la truelle avec le coup des billets pour Wimbledon), la parabole autour de « Elvis has left the building » et le match de tennis qui sonne tellement faux quand elle débarque enfin, en bouquet final, c’en est presque gênant !
Tout se passe comme si les personnages, proches des survivants des attentats, et survivants en rôles secondaires, étaient dans du coton et la mise en scène et le jeu des acteurs, assez moyen, tentent de nous y envelopper. Trop peu de mal à ne pas se laisser faire, hélas et on reste à distance, peu ému par cette histoire de deuil et de reconstruction dans un décor où tout est amorti, lissé, normalisé.
Comme si toute la violence du monde était dans l’attentat et leurs auteurs, Mikhaël Hers nous impose la bonté incontestable de ses personnages, des gens simples, transparents, normaux, nous et en forçant l’émotion par leur sincérité mêlée de maladresse, subrepticement, il amène le pathos, sans en avoir l’air (mais en oubliant d’ôter ses gros sabots, mince !), dans un Paris qui n’existe pas, n’a jamais existé, mais ce n’est pas gênant puisque au contraire l’histoire s’insère parfaitement dans ces parcs ensoleillés, si verts. Forcément verts. Définitivement verts. Aseptisés.
Marie-No