« Comme des rois » de Xabi Molla

 

Du 5 au 10 juillet 2018Soirée débat vendredi 6 juillet à 20h30Film français (mai 2018, 1h24) de Xabi Molia avec Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud, Tiphaine Daviot, Clément Clavel et Amir El Kassem 

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Animé par Alain Riou 

critique au « Nouvel Observateur », au « Masque et la plume » et au « Cercle »

 

Distributeur : Haut et Court

Synopsis : Joseph ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte, dans laquelle il a embarqué son fils Micka, est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie. Loin des arnaques, loin de son père…

Quelques mots vite fait, sur « Comme des rois » …
Je me suis rendu compte en faisant un bilan partiel de ces quelques années de « Crâmerie aigüe»   , que tous « mes » films vus  étaient répertoriés « films à revoir» dans les catégories :

  • tout de suite, demain et encore demain
  • tout de suite. Après,  on verra
  • demain, après-demain, un jour peut-être mais toujours au ciné
  • s’il passe à la télé, oui !
  • pourquoi pas s’il passe à la télé
  • déjà revu à la télé et à revoir
  • déjà revu à la télé et à ne pas revoir
  • jamais
  • pitié !

« Comme des rois » est allé se mettre direct dans la catégorie « jamais ».
Je ne me suis pas ennuyée. Je m’ennuie difficilement. Encore que, à la mise en place d’une énième petite arnaque … C’est bon, là … et  ?
Sous un enrobage assez fin, le cœur du film est, pour moi, insipide. Oui, on rit un peu mais quitte à se lancer dans une comédie mêlant le tragique à la cocasserie, à la dérision (finalement c’est pas grave : c’était des Francs), on aurait envie que ça fuse vraiment, que les personnages secondaires soient visibles (réussir à rendre Sylvie Testud invisible, c’est quand même un exploit !)
Ca reste guindé et assez poussif. Très écrit. Pas assez viscéral.
La relation père-fils m’a laissée de marbre et ça m’a frustrée, verdammt nochmal ! Même si Kacey Mottet-Klein s’en sort plutôt bien, c’est la moindre des choses, doué comme il est ! Mais on le sent bridé. On a envie de dire à lui et aux autres « Allez, lâchez-vous les gars, allez-y, c’est vos tripes qu’on veut voir ! »
Pour en avoir, pourtant, sûrement, été la solution, Kad Merad est un problèmes du film.
Kad Merad, excellent, en effet, sur les plateaux télé avec son bagout, son recul, son humour, son charme. Il est malin et il a bien rodé son numéro. « I believe I can fly, I believe I can touch the sky ». « On » l’adore !

Mais au ciné, on voit toujours Kad Merad. C’est, pour moi, le contraire d’un bon acteur. On sait toujours comment il va dire son texte, quelle tête il va faire dans telle situation. Sa mimique, là, mais oui bien sûr ! Tellement attendu … On pourrait fermer les yeux, c’est un comble au ciné !  « Je vais bien, ne t’en fais pas » se classe dans la catégorie « déjà revu à la télé et à ne pas revoir » à cause de ça.
Kad Merad, acteur, est sans surprise, ennuyeux.

De « Comme des rois », je n’ai pas trouvé le fil ni la raison.
C’est très difficile de réussir à emporter la misère sociale dans le registre de la comédie. Il faut être touché par la grâce comme par exemple « Tour de France » de Rachid Djaïdani ou « Divines » de Houda Benyamina

Et la fin de « Comme des rois » est si sombre : « c’est mon fils ! »
… il lui a tellement bien maintenu la tête sous l’eau qu’en fait de suivre des cours d’Acting, c’est devant lui et au « violon » qu’il joue.
No future.

Marie-No

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