J’ai hésité à écrire cette critique tant la grande majorité des spectateurs a accueilli favorablement ce film.
Je ne vais pas m’appesantir sur la forme : j’ai trouvé le son (les cris de Benni, la musique) assez difficile à supporter et j’ai peu apprécié les gros plans, les images floues et d’une manière plus générale la construction du film.
C’est surtout le fond du film qui m’interpelle : la gentillesse du personnel, l’amour qu’il semble porter à Benni sont-ils les ingrédients nécessaires et suffisants pour soigner cet enfant violent ?
La tolérance dont elle fait l’objet est insupportable : la violence qu’elle exerce sur un enfant plus jeune qu’elle entraîne de graves blessures qui auraient pu entraîner la mort mais des conséquences de cette violence on n’ en dit rien, les parents de cet enfant victime n’apparaissent pas, pire le lendemain Benni reçoit un cadeau et des signes amicaux des autres enfants et du personnel pour son anniversaire. Accueillie après une fugue, chez son éducateur – qui ment en disant qu’elle n’est pas chez lui, des dizaines voire des centaines de policiers vont être mobilisés toute la nuit à sa recherche ! – elle s’empare du bébé de la famille et le met en grave danger, le père a, me semble-t-il, beaucoup d’hésitations avant d’enfoncer la porte !
Pourquoi tant d’amour, tant de tolérance? Est-ce dû à sa beauté, souvent filmée en gros plan de face ou de profil ? Si c’est le cas, cet amour est plutôt dégoûtant !
Pour conclure l’institution veut régler le problème en l’exportant au Kenya comme on exporte des ordures ménagères ou des déchets industriels.
J’ai entendu un commentaire d’un spectateur disant que ce n’est pas en France que l’on donnerait autant de moyen pour l’enfance : Je l’invite à regarder le film « Pupilles » qui traite de la protection de l’enfance dans un département breton.
Henri