« Un beau soleil intérieur » de Claire Denis

 

Prix SACD à la Quinzaine des Réalisateurs 2017Du 16 au 21 novembre 2017Soirée débat mardi 21 à 20h30Film français (septembre 2017, 1h34) de Claire Denis
Avec Juliette Binoche, Xavier Beauvois, Philippe Katerine, Gérard Depardieu, Josiane Balasko Alex Descas et Sandrine Dumas

Distributeur : Ad Vitam

Présenté par Marie-Noël Vilain

Synopsis :Isabelle, divorcée, un enfant, cherche un amour. Enfin un vrai amour.

«L’amour, c’est se jeter dans le vide vers quelqu’un» Claire Denis lors d’une présentation en Avant Première du film au Gaumont Opéra (propos rapporté par Jean-Claude qui a eu la chance d’y assister)
Isabelle a cinquante ans et veut encore se jeter dans le vide vers quelqu’un qui va la rattraper et lui faire passer l’envie, le besoin de recommencer, qui va la laisser rayonner tout en lui procurant le bonheur d’excercer sa séduction sur lui seul. C’est ça qu’elle recherche. Vivre pleinement et aimer un homme qui lui donne envie de vivre pleinement sa vie.
Isabelle est pressée, elle n’a pas le temps de tourner en rond, d’attendre que celui-ci libère ses jours et ses nuits pour elle, que celui-là trouve tout seul et dise les mots qu’elle attend, que cet autre redevienne à l’identique, au geste près, celui qu’elle a aimé, qu’un autre encore se décide à la mêler intimement à sa vie, à son quotidien, à ses amis, que Marc revienne de vacances …
Qu’est-ce qu’ils ont tous à ne pas être « son amour » ?
Elle se coltine une série d’hommes impossibles ! « Le film est comme une complainte de jazz : à chaque couplet, il y a un soliste qui vient donner sa partition, au début elle est harmonieuse mais elle finit toujours par une espèce de dissonance » dixit un critique.
Le fait est qu’à chaque chapître, à chaque rencontre, Isabelle s’envole et retombe sans personne pour la rattraper. Elle se remet debout, chaque fois un peu moins droite.
Le film traduit formidablement bien les tourments, les états d’âme de cette femme seule de 50 ans, son spleen, sa peur. Isabelle est merveilleusement interprétée par Juliette Binoche qui doit, pour le coup, faire en sorte de cacher un peu de son soleil intérieur, tant elle est naturellement rayonnante, comme éclairée de l’intérieur.
La séquence finale d’anthologie (de 16mn) entre Gérard Depardieu et Juliette Binoche nous enchante !
Tournée en une seule prise, avec deux caméras, une sur chacun, elle a été montée en champ contre champ. Les acteurs n’avaient pour dialogues qu’une trame, un fil conducteur. Gérard Depardieu commence à broder et Juliette Binoche le suit, lui colle aux mots et c’est un grand moment. Le charme opère. Une rencontre a lieu et on voit progressivement s’éclairer le corps et le visage d’Isabelle. David va s’employer à lui faire retrouver son beau soleil intérieur. La veinarde !

Tous les autres acteurs sont excellents  dans leurs rôles, Xavier Beauvois, Nicolas Duvauchelle, Josyane Balasko, Denis Podalydès etc …
Dirigés.

J’ai aimé ce film,
mais … le bémol, c’est Christine Angot. Gros bémol quand même car si on ne prend garde, ses mots (comme on les reconnaît ses mots !) nous cacheraient presque le beau soleil intérieur de Claire Denis.

Marie-Noël

PS : Je vais renseigner sur l’artiste, américaine semble-t-il à l’accent, qui expose et explique son œuvre que je trouve sublime, une juxtaposition de cieux, à Marc/Alex Descas.

Une réflexion sur « « Un beau soleil intérieur » de Claire Denis »

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