Quel est votre film préféré? Aujourd’hui Le Messager de Joseph Losey

Titre originalThe Go-Between.

Vous souvenez-vous de ce film, The Go-Between? Joseph Losey, Palme d’Or 1971 à Cannes.

Adapté d’un roman de L. P. Hartley  publié en 1953, The Go-Between raconte l’histoire de Leo, jeune garçon de famille modeste, qui est invité par Marcus Maudsley à passer l’été dans la somptueuse maison du Norfolk de cette famille d’aristocrates. Ce sera pour Leo l’occasion de découvrir deux mondes qui lui sont étrangers et dont il ne connaît pas les codes : celui de l’aristocratie et celui des adultes. Leo va faire la connaissance de la belle Marian, sœur de Leo, qui va l’utiliser à des fins que ce dernier ne soupçonne pas. 

Le film est basé sur un retour en arrière : Leo adulte se remémore l’été chaud de ses 13 ans qu’il passa dans le Norfolk, été des découvertes et des déceptions, de l’illusion et de la désillusion, de l’humiliation, du mensonge, qui le firent brutalement basculer de l’enfance à l’adolescence. Été d’apprentissage…

Losey filme du point de vue de Leo, et montre cet apprentissage cruel qui marquera Leo à jamais. L’aristocratie britannique du début du XXème siècle est reconstituée avec grand raffinement, la différence sociale est accentuée par des mouvements de caméra allant sans cesse du haut vers le bas, les Maudsley regardant Leo avec mépris, et jouant de sa naïveté, se moquant de ses manières frustes. 

Voilà un film est très British ; les acteurs sont tous dans la justesse, Julie Christie (Marian) et Alan Bates (Ted Burgess) sont inoubliables, quant au jeune Dominic Guard, âgé de 14 ans à l’époque, il fait merveille.  La musique de Michel Legrand ‘court’ tout le long du film, à l’instar de Leo qui, tel Mercure, messager des dieux  ̶  on le surnomme ainsi, court apporter les lettres de Marian à Ted Burgess, régisseur du domaine et amant de celle-ci.

J’ai vu ce film dès qu’il est sorti, à l’époque je n’ai pas tout compris, et dans la foulée en cet été 1971, j’ai acheté et lu le roman : sublime!

Il fut adapté à l’écran mais aussi au théâtre. Certes le film est magnifique et si vous l’avez aimé, revoyez-le et lisez le roman qui commence par cette phrase reprise au début du film,  « Le passé est une terre étrangère : ce que l’on fait là-bas est différent. » (“The past is a foreign country: they do things differently there.”)

Chantal

https://youtu.be/ItRXk-2SnCI


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