« Une chambre en ville » de Jacques Demy

Ce film, magnifique, fût un échec cinglant à sa sortie en 1982. C’est tellement injuste.
Encore que. En y réfléchissant … Il y a un problème.

Dès les premières images, en noir et blanc nous rappelant l’époque (1955), nous sommes envoûtés. Les CRS sont en ligne, armés.
En face il y a les ouvriers, en ligne aussi, des femmes, des enfants. Le peuple, nous. Nous sommes happés et la couleur apparaît . Pour vivre cette tragédie, Jacques Demy nous offre des couleurs comme jamais !
Film magnifique mais qui pourtant ne pouvait pas, tel quel,  rencontrer le succès .
Pourquoi ? Bon Dieu, mais c’est bien sûr (1958, à la télé )  à cause de François !
Il fallait évidement Gérard Depardieu, comme le souhaitait Jacques Demy, dans le rôle de François Guilbaud ! Lui il « respire » le peuple et il en a le souffle . C’est un ouvrier métallurgiste. Pas Richard Berry. Et, sinon, tout garder pareil.
G. Depardieu aurait mis toute sa puissance et sa tendresse dans « Une chambre en ville ». Les manifs, les étreintes avec Edith/Dominique Sanda, ça aurait été autre chose !
Et on aurait pleuré, on pleurerait encore sa mort . Faute d’être attiré par Jacques Demy, un autre public aurait, pour Gérard Depardieu, poussé  la porte du cinéma et en serait ressorti 1h32 après , conquis.

Dommage, vraiment dommage.
Là on ne dit pas merci Catherine (voir article sur le site)

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