« La Villa » de Robert Guediguian (3)

 

Dans le cadre du Festival Télérama
Du 25 au 30 janvier 2018
Soirée débat mardi 30 janvier à 20h30

Présenté par Laurence Guyon
Film français (novembre 2017, 1h47) de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stevenin et Yann Tregouët

Distributeur : Diaphana Distribution

Présenté par Laurence Guyon

Nous sommes toujours plus exigeants avec ceux que nous aimons et c’est parfois injuste.
Effectivement. Rassembler dans une même œuvre la fin d’un monde et le refus du nouveau, la fuite après la noyade d’un enfant et le retour après une longue absence, les dissensions au sein d’une fratrie, la mort prochaine d’un vieillard, la perte d’un bien ou sa reconversion inexorable, l’ascension sociale d’une jeunesse avec des projets différents et incompris, des histoires d’amour naissantes…
Cela n’est pas raisonnable. Je parle bien sûr de La Cerisaie d’Anton Tchékhov, cette pièce de théâtre qui a eu la destinée que l’on sait.
Robert Guédiguian a pourtant su rendre tout cela magistralement dans son dernier film en choisissant cette petite calanque comme scène de théâtre, en filmant les magnifiques lumières des matins et des soirs d’hiver, le port éclairé, ses fidèles acteurs qui se comprennent d’un regard. La mort est pourtant partout présente : celle de Maurice, prochaine, celle de Martin et Suzanne qui l’ont choisie, celle de ce quartier populaire destiné aux promoteurs et aux touristes, celle des idéaux de gauche. Mais Guédiguian, contrairement au bruit des haches de Tchékov qui abattaient les arbres de la cerisaie a choisi les cris d’enfants réfugiés qui jouent avec l’écho du nom de leur petit frère. La Cerisaie était un crépuscule, La Villa est une aurore porteuse d’espoir.