« L’Homme intègre » de Mohammad Rasoulof

 

Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2017Reprise dans le cadre du Festival du 24 au 30 janvier 2018
Mercredi 24 21h35, vendredi 26 à 18h45, dimanche 28 à 13h40, lundi 29 à 15h55 et mardi 30 à 13h40
Film iranien (vo, décembre 2017, 1h58) de Mohammad Rasoulof avec Reza Akhlaghirad, Soudabeh Beizaee et Nasim Adabi 
Titre original : Lerd
Distributeur : ARP SélectionSynopsis : Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce. Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?

Entretien avec le réalisateur *** Bande annonce *** Horaires

Présenté par Eliane Bideau

 

Le film qu’on n’a pas (encore) vu.

On est donc resté sur notre faim hier soir puisque les sous-titres sont restés invisibles … Une fois, 2 fois, 3 fois, 4 fois, on a vu le début du film en « simple » farsi.
C’est comment, au fait, le farsi  ?
« Le persan moderne ou farsi est la principale langue parlée en Iran. C’est une langue indo-européenne.
Le farsi ne distingue pas de genres dans les substantifs et les adjectifs. Comme le turc et les langues sémitiques, il peut remplacer, par de simples affixes, les adjectifs possessifs. La terminaison « en » est la terminaison ordinaire du pluriel et de l’infinitif comme en allemand.
La grammaire du farsi est extrêmement simple : pas de déclinaison, ce sont des prépositions  qui marquent les cas, pas d’article défini. La conjugaison est également simplifiée, beaucoup de temps et de modes étant remplacés par des formes périphrastiques. Ainsi que le grec ou l’allemand, le farsi peut former des composés de toute espèce par la simple juxtaposition des radicaux. La prononciation du farsi est douce et harmonieuse : l’accent, placé d’ordinaire sur la dernière syllabe des mots, peut être suffisamment varié pour ne pas engendrer la monotonie. C’est une langue euphonique, pleine de figures et d’images, éminemment propre à la poésie ». (extraits Imago Mundi)

On a souvent vu des films iraniens et j’avais trouvé cette langue, c’est vrai, très harmonieuse. Mais je n’avais jamais écouté aussi attentivement des dialogues en persan, sans en comprendre le moindre mot, écoutant seulement leur musique.
Et c’est impressionnant comme on peut se faire son film en s’accrochant juste aux images et à la bande son. C’est une expérience très intéressante. A refaire.
Au lieu de ça, dès les premiers dialogues, hier soir, formatés que nous sommes, on criait presque au scandale …
Et pourtant on n’y comprenait pas rien !
Merci à Eliane, de nous avoir bien éclairés dans sa présentation.

D’abord on voit cette seringue en gros plan qui injecte un liquide incolore dans ce qui ressemble à un ventre sombre tout rond. Un pansement est délicatement posé à l’endroit de l’injection.La caméra s’éloigne et on fait connaissance avec « l’homme intègre » qui, dans une grange, a fait cette piqûre dans ce qui s ‘avère être une pastèque. Des bruits de moteur lui font accélérer ses mouvements : il place la pastèque à côté de plusieurs autres et avec le matériel médical dans une cachette sous le plancher. Il replace la planche, recouvre le tout, prend un bidon vide près de la porte et sort.
On est à la campagne, dans une cour de ferme. Deux hommes (des policiers, des miliciens ?) sont arrivés qui fouillent bientôt la grange, soupèsent les pastèques laissées visibles, cherchent dans la maison, l’un des deux renifle des bouteilles. Ils cherchent un liquide interdit. On pense à l’alcool. Découvrant un fusil dans une armoire, le plus sec des deux qui paraît être aussi le plus hargneux, réclame le permis de port d’armes que l’homme intègre fournit. Son arme lui est quand même confisquée et on voit les deux compères et le fusil s’eloigner  sur une vieille mobylette.
On respire : l’homme intègre, Reza, s’en sort bien.
La scène suivante est une scène d’intérieur : Reza, sa femme et leur fils prennent leur repas et discutent. On voudrait bien sûr savoir ce qu’ils se disent … On en saisit peut-être l’essentiel : l’harmonie du couple, l’harmonie familiale, la vigilance du père protecteur.
Reza part ensuite à la ville rencontrer un ami qui, pour être à l’abri des regards, monte dans sa camionnette pour une brève conversation qu’on devine être d’une importance capitale.  A l’extérieur, tout autour du véhicule, l’atmosphère est plombée …

J’ai finalement regretté de ne pas avoir vu, hier, le film en entier en farsi sans sous-titres …
(avant de retourner le revoir avec les sous titres, ce soir ou vendredi donc)

Ca a l’air vraiment bien !

Seul et grand regret : il n’y aura pas le débat préparé par Eliane.

Marie-No

PS : j’aime beaucoup l’affiche.

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