Le dossier Mona Lina

Nominé au Festival du film policier de Beaune et au festival de Valenciennes 2018

Du 29 août au 4 septembre 2018
Soirée débat mardi 4 à 20h30

Film israëlien (vo, juillet 2018, 1h33)
de Eran Riklis avec Golshifteh Farahani, Neta Riskin et Yehuda Almagor

Distributeur : Pyramide

Présenté par Sylvie Braibant 

Synopsis : Mona, libanaise, est soupçonnée par le Hezbollah d’être une informatrice des services secrets israéliens. Craignant qu’elle soit démasquée, le Mossad l’exfiltre vers l’Allemagne et lui fait changer de visage. Pendant deux semaines, le temps de se remettre de son opération, ils la cachent dans un appartement à Hambourg. Naomi, agent du Mossad, est chargée de lui tenir compagnie et de la protéger. Mais le Hezbollah est à la poursuite de Mona et la planque ne s’avère pas aussi sûre que prévu…

Qu’est-ce-que c’est que cette histoire ?
Un exemple de scénario plein de « trous dans la raquette » !
Par exemple dès le début, même sans être expert en espionnage,  on se dit que la surveillance de Mona/Lina, un poisson de cette trempe, ne peut quand même pas être confiée à une seule Claudia/Naomi  toute super qualifiée soit-elle ! Attends voir : là, elle part tranquillement faire ses petites courses en laissant Mona, convalescente, s’occuper de la fuite d’eau et descendant « en l’état » c’est à dire avec ses bandages et son déshabillé en soie rouge sang, chercher le gardien qui quand Claudia revient, a déjà bien avancé la réparation …
On comprend à la fin que Mona a tout orchestré donc cet homme a sûrement un rôle dans « l’opération Naïm » et il faut bien que l’histoire se trame …
Sur les bandages de Mona/Lina, on s’interroge …  le nez, OK, rhinoplastie oblige, mais pourquoi le crâne ? On lui a juste coupé les cheveux, non ?
Et ces postures ! ce cou étiré en permanence !  Elle ne tourne jamais la tête mais le buste en entier pour regarder à gauche, à droite. Une cervicale déplacée, peut-être ?
Mais non, c’est pour exacerber le port altier de Mona/Golshifteh Farahani, son regard hypnotique au cas où on n’aurait pas capté la fascination qu’elle opère sur tous ceux qui l’approchent, son côté Mata-Hari. A cela s’ajoutent ses propos exaltés genre « Dieu gagne toujours », tu parles … Et on ne comprend pas pourquoi elle s’inquiète sur  sa nouvelle apparence physique après retouches donc en tout et pour tout avec un petit nez à la place de sa « patate » (et les maquilleurs n’ont pas lésiné sur le latex pour le grand gros nez de Lina !)
Les deux femmes s’apprivoisent et l’amitié naît et grandit nourrie dans l’idée de la maternité empêchée et blessée …  et aussi avec leurs maquillages, perruques, robes à paillettes qui sortent du placard.
Ben oui, on a beau être espionne, on n’oublie pas les bases de la féminité !
Autre exemple de fil blanc : à la fin, Naïm (croit) rencontre(r) Lina au cimetière pour enfants, et lui qui est toujours entouré de gardes du corps armés jusqu’aux dents, là il vient tout seul, les mains dans les poches avec son couteau, et encore,  et il se fait dégommer facile par une Naomi très remontée contre ce traître, vengeant celle qui est devenue son amie « à la vie, à la mort » depuis le huis clos hambourgeois.

Pour moi, la sauce n’a pas pris et Golshifteh Farahani m’a horripilée
mais j’ai beaucoup aimé la quartier, l’air de Hamburg, l’immeuble ancien avec ascenseur à clé d’époque, l’appartement.
Et la scène où la bonne soeur referme la lourde porte sur Naomi/Mossad et Naïm/Hezbollah, les enfermant dehors au milieu de leurs morts innocents, genre débrouillez-vous entre vous …
Et la scène aperçue furtivement à la télé, Romy/Lina dans  « La passante du Sans-souci ». Un regard de mère à jamais bouleversant posé sur un enfant qui n’est pas le sien, quelques temps après « Une histoire simple » avec David, un autre enfant. Le sien.

Marie-No

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