Avant de voir Jodorowski’s Dune, un coup d’œil au Blog de Léo.

JODOROWSKI’S DUNE
Présenté par Marie-Annick Laperle en présence d’Erik Nicolas écrivain et administrateur de ce site sur Dune

Film américain (mars 2016,1h25) de Frank Pavich avec Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux et H.R. Giger

Amis Cramés bonjour,

Je profite de cette future projection de mai pour vous signaler le  blog vif, rafraîchissant, spirituel,  bien documenté   de notre ami cramé de la bobine,  Léo :

POPCORN AU CAVI’ART…

Popcorn au Cavi’Art #1 – Le Mouvement Surréaliste au …

particulièrement la partie consacrée au surréalisme… Un plaisir!

G

 

A PERFECT DAY

A PERFECT DAY
Goya de la meilleure adaptation, sélectionné à la quinzaine des réalisateurs
Soirée-débat mardi 26 à 20h30

Présenté par Danièle Sainturel
Film espagnol (vo, mars 2016,1h46) de Fernando León de Aranoa avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, Mélanie Thierry et Sergi López

Chers amis cramés,

Nous étions nombreux et, comme ça arrive parfois,  plutôt silencieux dans la salle au moment du débat. Il est vrai que les commentaires étaient éclairants.

Tout de même, c’est un superbe film qui nous a été présenté :  L’essentiel du film  tourne autour d’un puit… avec dedans, flottant,  un cadavre humain bien gonflé. Cette situation est vécue du point de vue  de courageux et opiniâtres travailleurs d’une ONG spécialisée dans l’assainissement et la surveillance de l’eau. On est  quelque part dans les Balkans, c’est la guerre.

Drame, horreur et absurdité de la guerre, on a déjà vu ? Non pas comme ça. Il y a un ton, un mélange de situations tragi-comiques, d’horreur, de danger, de violence, de tendresse et  d’humour, tout à la fois, et jamais de cynisme. En outre c’est très bien filmé, il y a du rythme, ça avance.

Tout ça pour vous dire que si parmi les cramés, l’un d’entre nous nous offrait son commentaire, nous serions bien heureux de le lire, car je suis sûr que beaucoup ont aimé ce film.

G

 

 

 

10949 femmes

 

 

En présence de la réalisatrice Nassima Guessoum

Film documentaire Algérien (avril 2016,1h16) de Nassima Guessoum

Article de Laurence

À Alger, Nassima Hablal, héroïne oubliée de la Révolution algérienne, me raconte son histoire de femme dans la guerre, sa lutte pour une Algérie indépendante. C’est un récit universel qui met à l’épreuve la question de la liberté : qu’est ce que la liberté ? Quel est son prix

10949 femmes de Nassima Guessoum, projeté dans le cadre du Festival des films de la Méditerranée

10949 femmes est une des belles surprises de cette année. Que savions-nous de cette jeune cinéaste ? Peu de choses : qu’elle avait fait des études d’histoire et de cinéma, qu’elle était franco-algérienne, qu’elle avait fait un beau portrait de la slameuse Tata Milouda. Nous savions que ce film serait également un portrait : celui d’une des 10949 femmes combattantes de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Et ce fut une magnifique rencontre ou plutôt deux rencontres : l’une avec la cinéaste Nassima Guessoum présente à l’Alticiné ce soir là et l’autre avec son héroïne Nassima Hablal. Deux Nassima. Dorénavant ce prénom sera pour moi synonyme de grande personnalité.

Enfin, un portrait de femme combattante ! Vous trouvez peut-être que j’exagère, souvenez-vous de notre déception à l’issue de la projection du documentaire Les Jours heureux, où étaient les femmes résistantes ? Et dans « L’armée des ombres » que nous avons présenté à Ciné-culte. Et à chaque fois, une forme hagiographique, pontifiante, voir de l’autocongratulation. Dans 10949 femmes, rien de tel. Nassima Guessoum a choisi de filmer une relation, une histoire incarnée et avec quel brio ! Nous sommes chez cette combattante, âgée de 80 ans qui offre le café, raconte sa jeunesse, sa vie, le tout dans une apparente simplicité. Evidemment, rien n’est simple dans ce splendide documentaire, il est au contraire magnifiquement construit et propice à l’expression de la parole. Les moments difficiles concernant la torture, le viol de son amie Baya, l’emprisonnement avec Nelly Forget à la ville Sésini, (un centre de torture) sont filmés avec beaucoup de délicatesse. Il m’a semblé reconnaître les poupées africaines avec lesquelles Victoria surmontait sa vie difficile dans le film de Jean-Paul Civeyrac Mon amie Victoria, autre très beau film programmé par les Cramés. Et avec un tel sujet, Nassima Guessoum a réussi le tour de force de nous apporter énormément de connaissances et de faire en même temps un film solaire et joyeux. Sa combattante chante beaucoup, des chansons que nous connaissons, que nous avons envie de fredonner avec elle.

Nassima Guessoum avait avec Nassima Hablal une relation de grand-mère à petite fille. Si j’osais, je proposerais bien à la cinéaste d’être ma troisième fille. Il faut absolument voir ce film, c’est un petit miracle d’hommage à toutes les combattantes et un merveilleux moment de partage.

Laurence

Laurence nous conseille vivement de lire une critique qui vient de paraître dans : 

http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/10949-femmes.html

La Isla Minima

LA ISLA MINIMA
Récompensé au Goya – 10 prix ! 2 prix au Festival du Film Policier de Beaune, au Festival du Cinéma Espagnol de Nantes, au Festival de San Sebastian 
Lundi 25 avril 20h30

Présenté par Laurence Guyon

Film espagnol (vo, juillet 2015, 1h44) de Alberto Rodriguez avec Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez et Antonio de la Torre

Allons nous laisser tous les commentaires de cet excellent film s’évaporer?

NON, Cramés de la bobine, vous êtes toujours bienvenus…A vos plumes!

La Terre et l’Ombre

 

LA TERRE ET L’OMBRE
Caméra d’Or au dernier Festival de Cannes ainsi que deux prix à la Semaine internationale de la critique 
Semaine du 24 au 29 mars 2016
Présenté par Nancy Berthier et Francisco Montana Ibanez, colombien et professeur des universités
Film colombien (février 2016, 1h37) de César Acevedo avec Haimer Leal, Hilda Ruiz et Edison Raigosa

 

Chers cramés de la bobine,

On ne voit pas un film colombien tous les jours ! Si vous avez un commentaire , n’hésitez pas. Cet espace est à vous.

 

A Propos du Week-End des Jeunes Réalisateurs

Parlons-en….  

Pour cette 5ème édition, nous avons été choyés. Dans les précédentes, il y avait des pépites, pour celle-ci aussi, mais j’ai l’impression que le niveau d’ensemble était encore meilleur que précédemment. Les spectateurs ne s’y sont pas trompés qui en dépit des autres activités culturelles du montargois, du printemps qui s’annonce, sont venus nombreux.

Comme chaque année, Alain Riou était avec nous pour présenter les films et animer les débats. Alain Riou, c’est le Nouvel Observateur, le Masque et la Plume et bien d’autres choses encore.

D’Alain Riou, on aime la verve, la capacité inouïe à mobiliser mille références par film et de  prendre parti. Mais ce qui me plait aussi, c’est l’atmosphère conviviale qu’il créé, on est à l’aise avec lui.  Du coup, il y a une discussion qui pour être souriante, tolérante et créative demeure un débat contradictoire, pour le plaisir de tous.

Dans ce public, celui des habitués de ces journées, et des autres, ceux juste venus pour le simple plaisir d’aller au ciné voir un bon film, il a toujours de bonnes interventions … et il y a des débats dans notre for intérieur… non moins bons, mais tus…

Je vous propose donc un petit jeu, le documentaire « Je suis le Peuple », mis de côté, voici 6 films notez ceux que vous avez vus de 1 à 10… commentez si le cœur vous en dit :

Préjudice, Keeper, La fille du Patron,Rosalie Blum, Gaz de France, La marcheuse

A vos claviers !

Georges

PS : Qu’avez-vous pensé de  « je suis le peuple »?

 

 

JE VOUS SOUHAITE D’ÊTRE FOLLEMENT AIMÉE

Article de  Claude Sabatier
Film français (janvier 2016, 1h40) de Ounie Lecomte avec Céline Sallette, Anne Benoit et Elyes Aguis

JE VOUS SOUHAITE D’ÊTRE FOLLEMENT AIMÉE

« Ma toute petite enfant qui n’avez que huit mois, qui souriez toujours, qui êtes faite à la fois comme le corail et la perle, vous saurez alors que tout hasard a été rigoureusement exclu de votre venue, que celle-ci s’est produite à l’heure même où elle devait se produire, ni plus tôt ni plus tard et qu’aucune ombre ne vous attendait au-dessus de votre berceau d’osier (…)  “Avec quoi on pense, on souffre ?  Comment on a su son nom au soleil ? D’où ça vient la nuit ?ˮ  (…)  Je vous souhaite d’être follement aimée ». Cette lettre propitiatoire d’André Breton à sa fille bébé, pour ses 16 ans, slamée par Grand Corps Malade, qui donne son titre au dernier film d’Ounie Lecomte, cinéaste d’origine sud-coréenne elle-même abandonnée par son père et adoptée à l’âge de 9 ans, traduit bien la réflexion sur l’identité, la recherche des origines, la rencontre fortuite ̵ devenue destin, nécessité ̵ d’Élisa avec Annette, sa mère biologique.

Pré-générique : Élisa (Céline Sallette) est reçue à Dunkerque par une conseillère du service enfance et famille du conseil général qui lui explique que certes, on a retrouvé la trace de sa mère biologique mais que celle-ci, ayant accouché sous X, est protégée par la loi et nullement tenue de décliner son identité ou de donner des indications sur le père, les raisons ou les circonstances de l’abandon. Il s’agit bien en effet d’un abandon encadré, de pratique immémoriale ˗ du tour dans la porte des églises (où Claude Frollo recueille Quasimodo dans Notre-Dame de Paris) au bureau ouvert institué en 1904 : après une naissance non désirée, des violences conjugales ou une pression familiale, une femme peut, aidée par l’État et après un délai de réflexion de deux mois, accoucher clandestinement dans un établissement de santé. Depuis 2002 et la mise en place par Ségolène Royal, alors ministre de la Famille, du Conseil National d’Accès aux Origines Personnelles ˗ lieu et lien neutres pour des retrouvailles ˗ le droit des enfants ne cesse pourtant d’être réaffirmé et des actions judiciaires menées, par des enfants perdus, des pères lésés, des grands-parents privés de descendance ˗ au point que le Conseil Constitutionnel a dû réaffirmer le droit irréfragable des mères au silence.

Retour à Dunkerque six mois après : Élisa est bien décidée, contre vents et marées, à retrouver la trace de sa mère. Ce qui pourrait n’être qu’une chronique sociale ou le récit documentaire de recherches administratives devient une douloureuse quête de l’identité – moins celle de l’état-civil que de sa vérité intérieure, tant Elisa se trouve prise dans une tourmente : elle se détache de son compagnon, qui semble pourtant l’aimer encore et multiplie les signaux d’écoute et les preuves d’amour ; son fils Noé, en pleine révolte, affecte une appartenance musulmane, qui, de pose provocatrice à la cantine ou à l’école, s’avèrera intuition de ses origines – un grand-père ouvrier algérien des chantiers navals, amour vrai de rencontre rejeté comme scandaleux par les parents d’Élisa ; celle-ci ne croit plus trop à l’amour, fait l’amour sans amour, s’offrant à un bellâtre qui lui a susurré « Élisa » de Gainsbourg mais la quitte un petit matin blême de cuisine en lui payant son bécot dans le cou…

De l’autre côté, la mère, Annette (Anne Benoît) que l’on découvre d’emblée sur son vélomoteur, dans un crépuscule rougeâtre, femme empâtée par la vie, le remords de l’abandon, un milieu modeste de cabaretiers au mieux conventionnels, au pire racistes, comme ployée par la soumission à sa mère tyrannique, par la solitude vouée aux chiens du refuge, aux enfants de la cantine qui la surnomment de l’antiphrase « Pitbull », tant elle est chahutée, sauf de ce Noé dont elle se prend curieusement d’affection − bon sang ne saurait mentir…

Oui, bien sûr, l’identité de la mère est révélée dès les premières images et l’on sait dès lors, comme dans un film policier, que tout l’intérêt de l’histoire résidera non dans la découverte d’une identité de papier mais dans relation qui se tissera, fortuitement, progressivement puis nécessairement, entre les deux femmes – du premier rendez-vous d’Annette chez la kinésithérapeute (qui n’est autre que sa fille) à l’explication, franche et terrible, suivie d’une étonnante réconciliation dans le même plan séquence, par-delà un cut, des deux femmes dans le café fraternel, si l’on ose dire. Une explication qui sera moins révélation d’une vérité depuis longtemps éventée que révélation à soi-même, pour Annette autant que pour Élisa : la mère, qui avait dû abandonner sa fille sous la pression de ses parents, s’affirmera enfin, revendiquant cet amour de jeunesse dans sa profondeur vraie, si passager ait-il été, son « histoire à elle », quand bien même on l’en aurait dépossédée.

Genèse d’une naissance, Je vous souhaite d’être follement aimée est aussi l’histoire d’une renaissance, ou d’une naissance à soi-même − à l’image de ce corps maternel massé par la fille en un accouchement inversé et rédempteur − par quoi ce film au scénario ténu, parfois peu vraisemblable, mais aux strates subtiles, aux obsessions têtues, nous attache et nous emporte, par-delà sa dispersion apparente, dans le tourbillon d’une identité blessée, en mal d’amour, d’une vie brisée.

Et quand Élisa et Annette s’abandonnent enfin au pur plaisir d’une conversation complice dans la paix retrouvée d’un jardin public, on ne sait plus si le hasard s’est fait nécessité ou si le destin retors, jamais perdu, n’attendait pas de se nouer avec le sourire facétieux de la fortune.

 

Claude

 

 

 

 

 

45 ans

 

45 ANS
Ours d’Argent du Meilleur acteur pour Tom Courtenay et de la Meilleure actrice pour Charlotte Rampling
 

 

Article de Gérard Jonval-16.03-2016  

Comme l’a dit Martine Paroux., la fin du film est « ouverte ».

On peut imaginer beaucoup de choses et notamment que Kate va faire sa valise. Pourquoi?

C’est à cette question qu’on peut essayer de répondre en reprenant la chronologie des faits.

Il y a plus de 50 ans, Geoff a connu une histoire qui a duré 3 ou 4 années et qui s’est achevée par la disparition de sa compagne.

On apprend cette tragédie dès le début du film.

Lorsque Geoff a rencontré Kate, il n’a pas jugé utile de revenir sur un passé douloureux. Quand bien-même il l’aurait fait, j’imagine que Kate n’aurait pu faire que compatir.

Geoff avait tourné la page pour commencer une nouvelle histoire qui semble, pour avoir passé 45 années communes, avoir été faite avec plus de hauts que de bas, sinon comment expliquer cette longévité du couple.

Il faut souligner aussi qu’ils se préparent à fêter leurs 45 ans d’union, faute d’avoir pu fêter les 40 ans en raison de la maladie de Geoff. Cet évènement (différé) suppose une certaine complicité.

D’ailleurs, dans son petit discours, Geoff exprime de façon maladroite et touchante, l’amour qu’il continue de porter à Kate.

Alors, est-ce que c’est cette nouvelle, faisant ressurgir un lointain passé, qui bouleverse la vie du couple, ou plus précisément la vie de Kate (car comme cela a été dit le film tel qu’il est tourné montre le regard de Kate sur son mari et sur le passé et non l’inverse)?

Je pense que non. Oui Geoff se serait marié avec son amour du passé. Il y a 50 ans. Kate ne faisait pas partie de sa vie. On ne peut même pas dire qu’il y a prescription puisqu’il n’y a pas eu trahison.

Alors où est le problème? D’où vient cette douleur exprimée dans le regard de Kate (à cet égard le choix de Charlotte Rampling s’imposait pour le rôle).

C’est peut être à cet instant qu’on est tenté de porter un regard sur soi-même. L’interrogation de l’âge, du vieillissement qui vient trop vite, de l’avenir incertain (sauf l’issue!).

J’ai retenu deux images qui montrent le désarroi de Kate et qui lui font prendre conscience de la réalité.

La première est celle de la salle de bain, le spectacle d’un homme physiquement vieilli, affublé d’un slip qui ne soigne pas la mise en valeur.

La seconde où Kate inspecte son visage, image filmée directement dans le miroir, volontairement terne ou en demi-teintes, regard triste et douloureux.

J’en reviens à la question initiale, pourquoi? Pour quoi faire? Rejoindre un autre homme qui n’existe pas? Se consacrer aux enfants et petits enfants qu’elle n’a pas?

Ce qui la rend malheureuse, ce ne sont pas les 45 années passées, mais c’est la prise de conscience qu’il faut continuer avec le vieillissement du corps et de l’esprit, les accidents de la vie et l’échéance inexorable.

S’il faut donner une suite à la fin « ouverte » du film, ce n’est pas forcément une image d’espoir. Mais on pourrait suggérer à Kate de faire sienne la parole de Jacques Salomé qui disait que « vieillir ensemble ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années ».

Gérard Jonval

Merci Patron

 

Le documentaire du mois de mars

Avec la participation de Pierre Imbert journaliste au Monde Diplomatique documentaire français (février 2016, 1h30) de      François Ruffin

 

Quelle chance d’avoir vu Merci Patron. Certes ce n’est pas le genre de film à donner espoir aux millions de sans emplois, mais c’est un film qui donne à voir quelque chose de la société du spectacle. La manière facétieuse et l’empathie dont François Ruffin traite ce sujet tragique du chômage et des sinistres qui l’accompagnent a quelque chose de réjouissant. Et puis le côté Robin des bois du film assure le succès, c’est un film qui fait plaisir à voir.

Pour ce qui me concerne,   ce plaisir est mitigé, ce n’est pas mon propos d’engager une discussion politique, mais de remarquer derrière l’humour, la condescendance involontaire avec laquelle les gens de la famille K sont regardés et la manière dont on   leur fait produire de l’humour.

Leur façon de s’exprimer, leur accent, leur désavantage linguistique entre dans une combinaison qui produit de l’effet comique, du drôle. Le décor de la maison, la pesanteur de la caméra sur la « peau tannée» du vieux chien, les objets piégés contenant caméra et système d’écoute contenus dans une poupée folklorique, un faux chat sur son coussin, la petite maison dans la prairie, le cadeau à Monsieur Bernard Arnaud etc. autant d’objets qui expriment des goûts subalternes …Tout cela rappelle « l’affaire des nains de jardin ». Le monde des objets vu par Ruffin l’est d’une manière dominante. Leur exposition chez les K, témoigne de leurs codes de classe dominée sur lequel Ruffin ironise gentiment.

L’autre bémol, consiste à donner à penser que Bernard Arnaud a été informé et a suivi cette affaire et qu’il est donc facile à gruger, c’est confondre un peu vite le cercle de la sécurité des affaires avec celui des affaires.

En dépit de mes réserves très subjectives, je le reconnais volontiers, j’apprécie d’une part, que dans ce jeu, ces gens retrouvent leur dignité, et d’autre part, qu’un film à petit budget, indépendant, qui a un contenu social sensible puisse exister, être vu au delà des espérances de leurs créateurs.

Georges