Mademoiselle de Joncquières – Emmanuel Mouret

 

Du 29 novembre au 4 décembre2018
Soirée débat mardi 4 à 20h30
Autres séances jeudi, dimanche en fin d’après-midi et mardi après-midi


Film français (septembre 2018, 1h49) de Emmanuel Mouret avec Cécile de France, Edouard Baer, Alice Isaaz et Laure CalamyDistributeur : Pyramide

 

 

Synopsis : Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère…

Présenté par Eliane Bideau

Film agréable et beau,  le meilleur d’Emmanuel  Mouret disent certains critiques. Et puis,  cette belle langue a séduit tout le monde. Ajoutons, la bonne présentation/débat. 

 

 Considérations intempestives et brèves sur Mademoiselle Dejoncquières.

 « Mes pensées, ce sont mes catins. »  Disait  Denis Diderot

Les catins sont des femmes avec qui on a commerce, avec qui on s’amuse,  mais qu’on n’épouse pas. (Ce qui revient aussi à signifier la distance qu’il prenait avec ses pensées afin de se prémunir  de tout dogmatisme)

…Et ce film montre en apparence le contraire. L’objet de toutes les pensées du Marquis des Arcis   est précisement une catin. Il est vrai qu’elle est  travestie en bigote. Mais, là il faut le dire,  c’est une belle bigote (pas une bigote sans sel* !)

D’ailleurs quoi de mieux qu’une catin pour interpréter une dévote ? C’est certainement ce que devait penser Denis Diderot, si l’on s’en tient à ses considérations sur la religion et les dévots dans l’ensemble de son œuvre…

Sur  Le Marquis des Arcis : Par son inconstance, il ressemble à Don Juan, mais ce n’est pas exactement ça, il y a en lui une sorte de quête chevaleresque de la femme absolue, qui n’existe peut-être que dans son imaginaire.

Sur Madame de la Pommeray : Si le Marquis des Arcis a aime cette femme, c’est parce qu’elle  est belle et qu’elle  lui résiste. Si elle lui résiste, c’est parce qu’elle l’aime. Mais lorsque le Marquis la quitte, Madame de Pommeray passe rapidement de la passion amoureuse,  au dépit, puis à la vengeance. Elle invente  le stratagème « machiavélique »  de  « la catin dévote ».

Mademoiselle de Joncquières, (la catin habillée en dévote ): Le marquis aime cette dévote parce qu’elle lui résiste. Et, elle lui résistera parcequ’elle ne veut pas le tromper sur ce qu’elle est !

En effet, elle n’est pas dévote, elle est catin (à son âme défendante) , mais elle est morale , aucune tricherie chez elle, si l’on veut bien excepter celle, décisive,  manigancée par Madame de la Pommeray et la complicité de la mère de Mademoiselle de J dont elle n’est  partie prenante que par contrainte.

Le Marquis a tôt fait de comprendre que Madame De la Pommeray en voulant se venger lui à fait le plus beau des cadeaux. L’exacte femme qu’il cherchait vainement. Celle qui n’est pas morale  et pure par devoir religieux, mais par nature.

Tout est bien qui finit bien.

 

*je dédie ce mot (lamentable)  à Maïté.

 

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