Comme des Rois de Xabi Molia (2)

 


Du 5 au 10 juillet 2018
Soirée débat vendredi 6 juillet à 20h30
Film français (mai 2018, 1h24) de Xabi Molia avec Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud, Tiphaine Daviot, Clément Clavel et Amir El Kassem

 

Animé par Alain Riou
 critique au « Nouvel Observateur », au « Masque et la plume » et au « Cercle »

 

Distributeur : Haut et Court

Synopsis : Joseph ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte, dans laquelle il a embarqué son fils Micka, est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie. Loin des arnaques, loin de son père…

 

Comme beaucoup d’entre nous, j’apprécie l’article de Marie-No. Ce n’est pas un film inoubliable, et donc nous l’oublierons. Durant la projection je pensais à un autre film, « je règle mon pas sur le pas de mon père,  de Rémy Waterhouse avec Jean Yanne et Guillaume Canet ». Un père escroc qui cherche à faire de son fils un escroc et finit même par l’escroquer tellement il est escroc.

Dans « comme des rois », il n’y a que deux personnages. Un père et un fils.  Et là aussi, on est   en présence  d’un père dangereux. C’est, comme dit Alain Riou,  un mythomane,  mais bien plus je crois, un auto- mythomane, un homme qui a la faculté de s’auto-illusionner, et qui en perdant, comme chaque fois, ne désespère jamais car il est incapable de se remettre en question. Avec son fils la règle est simple,  d’abord,  il le manipule, le fait entrer de gré ou de force  dans son jeu (combines, larçins, escroqueries diverses)et toutes les fois où son fils réussit, (selon les règles du père)  il est fier de ce qu’il lui a appris, toutes les fois où il échoue,  il devient cassant, dépréciatif. C’est un personnage narcissique qui donc se noie dans son image.

Quant au fils, curieuse mise en abyme (au 2edegré, car c’est un film qui le dit), remarquons-le, pour être lui-même,  pour ne plus être quelqu’un dont on se joue, il choisit de tenter de devenir acteur, quelqu’un   qui joue au lieu d’être joué.  Acteur, c’est ce qu’il sera, en prison avec (et à cause de…)  son père dans le dernier plan du film.

L’un tire l’autre vers le fond, avec la certitude d’être un éducateur, et l’autre qui même au fond du trou, continue de jouer à l’acteur et en  même temps le jeu de son père qui s’en trouve valorisé. L’un et l’autre dans la plus parfaite inconscience du « drôle de drame » ou de « l’horrible comédie » qu’ils jouent et se jouent.

 

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